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Dans les thèmes dominant la campagne législative, l’éducation arrive bien après le pouvoir d’achat, la sécurité, le travail, le logement, ou encore l’immigration. Comme à chaque élection, l’école est pourtant l’un des principaux champs de bataille idéologique sur lesquels s’expriment les clivages politiques entre les forces en présence. Derrière la litanie des mesures déclinées par les principaux partis pour le scrutin qui aura lieu les 30 juin et 7 juillet se dessinent ainsi des projets différents, voire divergents.
Sur la scène politique, un parti porte un programme en rupture avec les politiques éducatives menées depuis des décennies : le Rassemblement national (RN), arrivé largement en tête des élections européennes du 9 juin, et allié à une partie de la droite. Pour l’ancien Front national (FN), il s’agit de répondre à l’« effondrement du niveau » en « restaur[ant] l’école publique dans son exigence » et en provoquant un « big bang de l’autorité » dès la rentrée 2024, par plusieurs mesures détaillées lundi par le président du parti, Jordan Bardella.
D’autres n’ont pas été inscrites dans le programme mais ont été exposées au Monde par Roger Chudeau, référent éducation au RN. Le parti souhaite par exemple resserrer le périmètre de l’éducation prioritaire aux seuls établissements du réseau renforcé (REP+), situés dans les quartiers les plus défavorisés. « Ils auront des moyens et des marges de manœuvre pédagogiques pour répondre à la mission de l’école : une mission d’assimilation, d’élévation des élèves au rang de citoyen français, pas citoyen du monde », expose celui qui est aussi un ancien inspecteur général.
Le RN souhaite, par ailleurs, réformer la formation des professeurs, dont l’université serait écartée, « revaloriser les enseignants », et promet de garantir leur liberté pédagogique ainsi que les libertés académiques dans l’enseignement supérieur. Mais il entend aussi insister sur le « principe de neutralité » des agents. « Il ne faut pas confondre opinion et connaissances », fait valoir Roger Chudeau, évoquant notamment le « genre » ou le « wokisme ». « A l’école, on est là pour apprendre ce qui est prévu au programme, défini par le gouvernement, pas pour débattre », déclare aussi l’ancien député.
« Depuis la création du FN, le programme éducatif du parti repose sur trois piliers qui, réunis, font sa spécificité au sein du paysage politique », explique Ismail Ferhat, professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris-Nanterre, auteur d’un récent article sur le programme du FN, devenu RN, pour l’école.
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